Archive pour la catégorie 'affaires courantes'

Fétichisation de l’histoire

Vendredi 15 fvrier 2008

Voici une nouvelle injonction mémorielle : après Guy Moquet, chaque élève de CM2 (10 ans) “en France, devrait se voir confier la mémoire du nom d’un enfant victime de la Shoah“?

Mais qu’est-ce que cette pédagogie par la compassion ? Si l’on va par ce chemin, ne devrait-on pas lui refiler aussi :

  • la mémoire d’un jeune arménien massacré par le totalitarisme jeune turc ?
  • la mémoire d’une jeune rwandais massacré par ses compatriotes peut-être avec le secours d’une puissance occidentale ?
  • la mémoire d’un jeune africain transformé en soldat par l’une ou l’autre dictature ?
  • la mémoire d’un jeune Rom massacré par de nombreux gouvernements d’Europe orientale ?
  • la mémoire d’une femme massacrée pour sorcellerie par toutes les inquisitions ?
  • la mémoire d’un jeune cathare du sud massacré par une forme de totalitarisme religieux associé au pouvoir royal du nord dès qu’il n’y eut plus de croisade outre-mer ?

Tiens, je crois bien que j’ai oublié les rameurs dans la liste ?

Voici que Nicolas Sarkozy nous relance dans le mythe de la communion des martyrs dont le sang ne s’épongerait que dans la culpabilité et la pénitence ! Nos enfants seraient-ils coupables des crimes de leurs grand-parents ? Voici la création d’une religion séculière au sens où Raymond Aron en parlait.

L’antisémitisme européen ne démarre pas avec le nazisme.  Que ne s’interroge-t-on sur le spogroms de la Russie tsariste, de l’Union Soviétique ? sur le national catholicisme autrichien avant l’Anschluss ? Sur l’antisémitisme polonais avant la seconde guerre mondiale ? Sur l’antisémitisme “opinion politique comme une autre” en France avant l’affaire Dreyfus ?

Si s’agit de préserver nos enfants de l’antisémitisme, c’est l’enseignement de l’histoire qui les rendra citoyens et responsables. Encore Jean Baubérot souligne-t-il à la fin de “la haine oubliée” que l’islamophobie est en train de prendre dans le discours populiste la place que tenait l’antisémitisme il y a 100 ans.

Voir aussi

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aliénabilité des oeuvres

Vendredi 8 fvrier 2008

Et si on vendait les colonnes de Buren y compris la fontaine souterraine qui, à force d’être sèche, commence de ressembler à un égoût à ciel ouvert ?

L’artiste n’est pas content parce que son oeuvre n’est pas entretenue et il menace de la démonter

Chiche ???  S’est-on demandé si le Palais-Royal était “libre d’usage” avant de construire ces colonnes ? Selon une confidence de Jack Lang dans une émission très matinale de France-Culture, il y a quelques années, il s’agissait juste d’empêcher les fonctionnaires du Conseil d’Etat d’utiliser la petite cour comme parking. Dans ce cas, la fontaine souterraine ne pourrait être avantageusement remplacée par un parking à l’usage de ces travailleurs ?

  • Le Ministère de la Culture (France) admet ne pas avoir le budget pour les restaurer ni pour faire fonctionner la fontaine
  • Le double péristyle des jardins du Palais Royal retrouverait sa grâce méditative

Il n’y aurait que des avantages  !

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Des moines franciscains s’engagent au côté des sans-papiers de Toulouse

Mardi 8 janvier 2008

source : “Réformez !”

LE MONDE | 03.01.08 | 17h45 • Mis à jour le 03.01.08 | 21h08

Le “cercle de silence” sur la place du Capitole, le 25 décembre 2007. L’action des franciscains est saluée par les organisations humanitaires qui dénoncent l’éloignement et l’isolement du centre de rétention. | AFP/ERIC CABANIS Le “cercle de silence” sur la place du Capitole, le 25 décembre 2007. L’action des franciscains est saluée par les organisations humanitaires qui dénoncent l’éloignement et l’isolement du centre de rétention.

Curieuse scène, place du Capitole à Toulouse. A l’écart de l’animation des chalets en bois du village de Noël qui ont envahi la place centrale de la ville, une vingtaine de personnes se sont réunies en cercle, mardi 25 décembre. Une heure durant, de 18 h 30 à 19 h 30. Sans un mot. “Pour dénoncer l’enfermement dans des centres de rétention des personnes étrangères en situation irrégulière”, peut-on lire sur deux panneaux couverts de photos. Ce tract, signé des Frères franciscains de Toulouse, se termine par une invitation à “toutes les personnes de bonne volonté à nous rejoindre dans le silence”. Les trois derniers
mots sont soulignés.

Notre assistance était un peu maigrelette”, reconnaît le Frère Alain Richard, 83 ans, doyen des franciscains toulousains, qui ne paraît toutefois pas découragé. “C’était émouvant. Nous avons vu des gens s’arrêter, déposer leurs paquets et demander s’ils pouvaient faire quelque chose”, raconte l’initiateur
de ces “cercles de silence“, portant la barbe et des habits civils. Depuis le mois d’octobre, les quatorze moines franciscains, qui ne vivent pas cloîtrés mais partagent un bâtiment moderne du quartier Saint-Cyprien, ont décidé de se retrouver mensuellement sur la place du Capitole, le dernier mardi de chaque mois, pour protester à leur manière contre les conditions de détention au centre de rétention de Cornebarrieu. “Beaucoup de gens ignorent l’existence même de ce centre“, constate le Frère Alain, qui mise sur les photos exposées pour faire prendre conscience de l’univers carcéral de ce bâtiment neuf, inauguré en
juillet 2006 aux bords des pistes de l’aéroport de Toulouse-Blagnac. “Quand les gens voient ces photos, ils demandent souvent dans quel pays elles ont été prises. On leur dit que cela se passe à seulement une dizaine de kilomètres d’ici.” Le vieux moine est allé lui-même faire de nouveaux clichés sur place, le
30 janvier dernier, pour les publier quelques heures plus tard sur le site Internet de la communauté (Franciscains à Toulouse). Par la grâce des nouvelles technologies, le cercle de silence s’élargit et l’action mensuelle des Frères toulousains, qui comptent six jeunes étudiants dans leurs rangs, devient permanente.

N’ayant pas pu visiter lui-même l’intérieur du centre, le doyen des franciscains toulousains a dû se contenter de photos prises de l’extérieur, dans le prolongement de zone industrielle de Colomiers. Frère Alain en a conservé un sentiment de relégation et n’en revient toujours pas. “Il faut avoir tué père et
mère pour être envoyé dans un endroit pareil, loin de tout, sans autre possibilité d’accès qu’en voiture
“, s’émeut le moine octogénaire. L’éloignement du centre est dénoncé par les organisations humanitaires comme la Cimade, mais aussi les syndicats de magistrats et d’avocats, qui ont déposé un recours contre l’aménagement d’une salle d’audience pour juger les étrangers à l’intérieur même de l’enceinte, et non dans un tribunal. A quelques centaines de mètres seulement du centre de rétention se dresse le “delivery center” d’Airbus, la nouvelle aérogare privée du constructeur européen, construite pour accueillir les riches clients venus pendre livraison de leurs avions flambant neufs. Deux univers aux antipodes, séparés par des barbelés.

Lionel Clauss, permanent de la Cimade, est l’une des rares personnes extérieures autorisées à pénétrer dans l’enceinte du centre. “A l’intérieur, les personnes ont encore davantage le sentiment d’être oubliées en cette période de fêtes. Ils n’ont que la télévision pour savoir ce qui se passe à l’extérieur et vivent difficilement les images de fêtes et de libations.” Le jeune homme se réjouit de l’initiative des moines franciscains de Toulouse, qu’il compare aux rondes des “Folles de Mai” à Buenos Aires, ces mères de disparus qui manifestaient en silence contre la dictature en Argentine.

Ce n’est sans doute pas une coïncidence. Le Frère Alain Richard explique avoir longtemps oeuvré en Amérique du Sud depuis les Etats-Unis, où il a vécu pendant vingt-six ans avant de revenir s’établir à Toulouse. Proche du MIR (Mouvement international de la réconciliation), un mouvement évangélique créé à la Faculté de théologie protestante de Paris, il ne cache pas son admiration pour Gandhi et les techniques de la non-violence, dont il a suivi les préceptes pour la mise en oeuvre de son cercle de silence. Le moine préfère parler “d’action” plutôt que
de “manifestation“. “Eveiller ou plutôt réveiller l’humanité de tout un chacun, par la prière ou le silence, c’est déjà une action“, insiste-t-il.

Pour ceux qui voudraient s’engager plus loin, le site des franciscains renvoie en lien vers des associations comme la Cimade ou le Réseau éducation sans frontières (RESF), créé pour s’opposer aux expulsions d’enfants scolarisés avec
leurs familles. “Leur travail est indispensable“, estime Frère Alain. Jean-François Mignard, le président de RESF à Toulouse, se déclare “agréablement surpris” par l’initiative. “Bienvenue au club“, s’exclame ce très laïc militant de la Ligue des droits de l’homme, qui veut voir dans ces prières mensuelles un “bon indicateur” de la mobilisation en faveur des sans-papiers.

Même le préfet, montré du doigt par les associations d’aide aux immigrés, se félicite officiellement de l’entrée en lice des moines franciscains de Toulouse. “L’Eglise est dans son rôle quand elle tente de nous faire réfléchir. J’accepte volontiers de réfléchir à mon action, en mon âme et conscience“, réagit Jean-François Carenco, en apprenant que Frère Alain inclut aussi les fonctionnaires dans ses prières. “Il est fréquent dans nos communautés de prier pour les torturés et leurs tortionnaires“, indique simplement le moine franciscain.

Stéphane Thépot

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Des moines franciscains s’engagent au côté des sans-papiers de Toulouse

Mardi 8 janvier 2008

source : “Réformez !”

LE MONDE | 03.01.08 | 17h45 • Mis à jour le 03.01.08 | 21h08

Le “cercle de silence” sur la place du Capitole, le 25 décembre 2007. L’action des franciscains est saluée par les organisations humanitaires qui dénoncent l’éloignement et l’isolement du centre de rétention. | AFP/ERIC CABANIS Le “cercle de silence” sur la place du Capitole, le 25 décembre 2007. L’action des franciscains est saluée par les organisations humanitaires qui dénoncent l’éloignement et l’isolement du centre de rétention.

Curieuse scène, place du Capitole à Toulouse. A l’écart de l’animation des chalets en bois du village de Noël qui ont envahi la place centrale de la ville, une vingtaine de personnes se sont réunies en cercle, mardi 25 décembre. Une heure durant, de 18 h 30 à 19 h 30. Sans un mot. “Pour dénoncer l’enfermement dans des centres de rétention des personnes étrangères en situation irrégulière”, peut-on lire sur deux panneaux couverts de photos. Ce tract, signé des Frères franciscains de Toulouse, se termine par une invitation à “toutes les personnes de bonne volonté à nous rejoindre dans le silence”. Les trois derniers
mots sont soulignés.

Notre assistance était un peu maigrelette”, reconnaît le Frère Alain Richard, 83 ans, doyen des franciscains toulousains, qui ne paraît toutefois pas découragé. “C’était émouvant. Nous avons vu des gens s’arrêter, déposer leurs paquets et demander s’ils pouvaient faire quelque chose”, raconte l’initiateur
de ces “cercles de silence“, portant la barbe et des habits civils. Depuis le mois d’octobre, les quatorze moines franciscains, qui ne vivent pas cloîtrés mais partagent un bâtiment moderne du quartier Saint-Cyprien, ont décidé de se retrouver mensuellement sur la place du Capitole, le dernier mardi de chaque mois, pour protester à leur manière contre les conditions de détention au centre de rétention de Cornebarrieu. “Beaucoup de gens ignorent l’existence même de ce centre“, constate le Frère Alain, qui mise sur les photos exposées pour faire prendre conscience de l’univers carcéral de ce bâtiment neuf, inauguré en
juillet 2006 aux bords des pistes de l’aéroport de Toulouse-Blagnac. “Quand les gens voient ces photos, ils demandent souvent dans quel pays elles ont été prises. On leur dit que cela se passe à seulement une dizaine de kilomètres d’ici.” Le vieux moine est allé lui-même faire de nouveaux clichés sur place, le
30 janvier dernier, pour les publier quelques heures plus tard sur le site Internet de la communauté (Franciscains à Toulouse). Par la grâce des nouvelles technologies, le cercle de silence s’élargit et l’action mensuelle des Frères toulousains, qui comptent six jeunes étudiants dans leurs rangs, devient permanente.

N’ayant pas pu visiter lui-même l’intérieur du centre, le doyen des franciscains toulousains a dû se contenter de photos prises de l’extérieur, dans le prolongement de zone industrielle de Colomiers. Frère Alain en a conservé un sentiment de relégation et n’en revient toujours pas. “Il faut avoir tué père et
mère pour être envoyé dans un endroit pareil, loin de tout, sans autre possibilité d’accès qu’en voiture
“, s’émeut le moine octogénaire. L’éloignement du centre est dénoncé par les organisations humanitaires comme la Cimade, mais aussi les syndicats de magistrats et d’avocats, qui ont déposé un recours contre l’aménagement d’une salle d’audience pour juger les étrangers à l’intérieur même de l’enceinte, et non dans un tribunal. A quelques centaines de mètres seulement du centre de rétention se dresse le “delivery center” d’Airbus, la nouvelle aérogare privée du constructeur européen, construite pour accueillir les riches clients venus pendre livraison de leurs avions flambant neufs. Deux univers aux antipodes, séparés par des barbelés.

Lionel Clauss, permanent de la Cimade, est l’une des rares personnes extérieures autorisées à pénétrer dans l’enceinte du centre. “A l’intérieur, les personnes ont encore davantage le sentiment d’être oubliées en cette période de fêtes. Ils n’ont que la télévision pour savoir ce qui se passe à l’extérieur et vivent difficilement les images de fêtes et de libations.” Le jeune homme se réjouit de l’initiative des moines franciscains de Toulouse, qu’il compare aux rondes des “Folles de Mai” à Buenos Aires, ces mères de disparus qui manifestaient en silence contre la dictature en Argentine.

Ce n’est sans doute pas une coïncidence. Le Frère Alain Richard explique avoir longtemps oeuvré en Amérique du Sud depuis les Etats-Unis, où il a vécu pendant vingt-six ans avant de revenir s’établir à Toulouse. Proche du MIR (Mouvement international de la réconciliation), un mouvement évangélique créé à la Faculté de théologie protestante de Paris, il ne cache pas son admiration pour Gandhi et les techniques de la non-violence, dont il a suivi les préceptes pour la mise en oeuvre de son cercle de silence. Le moine préfère parler “d’action” plutôt que
de “manifestation“. “Eveiller ou plutôt réveiller l’humanité de tout un chacun, par la prière ou le silence, c’est déjà une action“, insiste-t-il.

Pour ceux qui voudraient s’engager plus loin, le site des franciscains renvoie en lien vers des associations comme la Cimade ou le Réseau éducation sans frontières (RESF), créé pour s’opposer aux expulsions d’enfants scolarisés avec
leurs familles. “Leur travail est indispensable“, estime Frère Alain. Jean-François Mignard, le président de RESF à Toulouse, se déclare “agréablement surpris” par l’initiative. “Bienvenue au club“, s’exclame ce très laïc militant de la Ligue des droits de l’homme, qui veut voir dans ces prières mensuelles un “bon indicateur” de la mobilisation en faveur des sans-papiers.

Même le préfet, montré du doigt par les associations d’aide aux immigrés, se félicite officiellement de l’entrée en lice des moines franciscains de Toulouse. “L’Eglise est dans son rôle quand elle tente de nous faire réfléchir. J’accepte volontiers de réfléchir à mon action, en mon âme et conscience“, réagit Jean-François Carenco, en apprenant que Frère Alain inclut aussi les fonctionnaires dans ses prières. “Il est fréquent dans nos communautés de prier pour les torturés et leurs tortionnaires“, indique simplement le moine franciscain.

Stéphane Thépot

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tébélir,gtailé, frater- quoi ?

Samedi 20 octobre 2007

Des expertises médicales indignes sur des mineures étrangères à Limoges

Nous déplorons déjà l’utilisation éminemment contestée des expertises médicales osseuses et dentaires sur les mineurs étrangers arrivant en France à seule fin de décider arbitrairement qu’ils ont plus de 18 ans et sont donc expulsables.

Au CHU de LIMOGES, des médecins ont fait de l’excès de zèle en réponse à la demande du procureur de « procéder à tout examen clinique et radiologique » pour décider de l’âge de 2 jeunes filles congolaises. En plus de la radio du poignet gauche, le médecin fait « un examen approfondi du système pileux ». La jeune fille est déshabillée et le médecin fait alors une description détaillée des poils sous les aisselles, de l’aréole des seins, des poils pubiens…, description écrite dont ont eu connaissance les avocates des 2 jeunes filles concernées. Les 2 expertises concluent que les jeunes ont plus de 18 ans.

La 1ère jeune fille a été convoquée par suite devant le tribunal correctionnel le 29 juin. Elle avait un acte de naissance indiquant sa minorité. Le tribunal s’est déclaré incompétent par rapport à l’expertise et a fait prévaloir l’acte de naissance.

La 2ème jeune fille était convoquée en octobre mais son audience est repoussée en janvier.

La préfecture bloquait sa demande d’asile jusqu’à l’audience prévue, au motif qu’il lui faudrait ou non un administrateur ad-hoc, selon la décision du tribunal ( + ou - de 18 ans).

Le RESF 87 entend dénoncer publiquement ces pratiques médicales :

  • parce qu’il ne s’agit pas de décider de la puberté des jeunes filles.
  • parce que, les obligeant à dévoiler leur intimité, ces examens portent atteinte à leur dignité.
  • parce que ces pratiques nous évoquent un passé tellement condamnable, récent et plus lointain.
  • parce que, pour satisfaire une politique de rejet massif des étrangers, les jeunes filles sont soumises à l’examen pubertaire …et les mères de famille au test ADN.

ANPE - ASSEDIC

Les agents ANPE et Assedic ont reçu comme consigne de transmettre “systématiquement” aux préfectures copie des titres de séjour et de travail des demandeurs d’emploi étrangers pour vérification depuis le 1er octobre, selon des documents rendus publics mardi par des syndicats.

La photocopie des titres de séjour et de travail doit être réalisée lorsque la personne se présente au guichet pour s’inscrire, expliquent le directeur général de l’ANPE, Christian Charpy et celui de l’Unedic, Jean-Luc Bérard, dans un courrier du 28 septembre envoyé à leurs directeurs régionaux, rendu public par Sud, FO et CGT en marge d’une conférence de presse mardi à Paris.

“Dans un premier temps, et en attente de la mise en place d’une procédure de traitement électronique, une photocopie du titre est systématiquement réalisée par l’Assedic dans le cadre de l’IDE (inscription du demandeur d’emploi, ndlr). Les photocopies sont transmises chaque jour par envoi recommandé avec accusé de réception aux Préfectures de département (Préfecture de police pour Paris)”,

précisent-ils.

Ces consignes, “applicables à compter du 1er octobre”, font suite à un décret du 11 mai 2007, pris en application de la loi Sarkozy sur l’immigration et l’intégration du 24 juillet 2006.

Il est par ailleurs demandé à l’Assedic, pour tout travailleur étranger, de “différer le traitement de la demande d’allocation chômage” (le versement de l’indemnité, ndlr) dans l’attente d’une réponse de la préfecture.

“Si la préfecture informe l’Assedic de la non validité du titre de séjour dans un délai de 48 heures (…), l’inscription est annulée informatiquement”, précise l’instruction donnée aux agents.

Le syndicat Force Ouvrière de l’ANPE a indiqué mardi avoir saisi la Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l’égalité (Halde), s’insurgeant de cette “nouvelle mission d’auxiliaire de police” confiée aux agents ANPE.
“Pour établir une relation de confiance, vous en conviendrez, il y a mieux”, proteste FO-ANPE, qui craint avec la fusion ANPE-Assedic, que “le contrôle prenne le pas sur le conseil”.
Pour Sud-ANPE, “le gouvernement enjoint l’ANPE et les Assedic à la délation”, selon un communiqué dénonçant une “chasse à l’étranger”.
“Le pire, a précisé lors de la conférence de presse, Denis Lalys de la CGT Unedic, c’est qu’on nous a demandé de rien dire aux demandeurs au motif que nul n’est censé ignorer la loi”.

L’Unaf-CGT a par ailleurs déposé une requête en annulation devant le Conseil d’Etat attaquant un autre décret, du 31 mai 2007, mettant les inspecteurs du travail à disposition du ministère de l’Immigration.
“Les employeurs de travailleurs sans-papier ont en revanche moins de souci à se faire”, a estimé Régis Dauxois, secrétaire général de FO-ANPE, car ils peuvent transmettre aux Préfectures, quand ils ont des doutes, les titres de séjour de leurs salariés étrangers pour dégager leur responsabilité pénale vis-à-vis d’un éventuel contrôle.

Si la préfecture n’indique pas dans les 48 heures que le titre de séjour n’est pas valable, l’employeur ne peut être poursuivi. Mais le nombre de dossiers risque de rendre difficile toute réaction rapide.

Cea signifie qu’un travailleur immigré est présumé coupable de clandestinité même s’il est en règle et que le versement des indemnités de chômage auxquelles son travail passé lui a donne droit sera retardé juste parce qu’il est étranger.

Les lois Sarkozy sont liberticides, racistes et xénophobes

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