Archive pour septembre 2007

Le livre de J

Mardi 25 septembre 2007

Au moment où les chercheurs européens abandonnent l’idée qu’un auteur “Yahviste” existerait dans le processus de composition de la Bible hébraïque, Harold Bloom publie un roman “Le Livre de J.et si une femme avait écrit la Bible ? “ dont la traduction française paraît chez Denoël, réalisée par Pierre Emmanuel Dauzat traduit tant l’hébreu du Yahviste reconstitué par Bloom que l’anglais.

La Procure le classe dans la sous catégorie “Etude de l’Ancien Testament“, section “Torah Pentateuque” et affirme du Yahwiste qu’il s’agit de la couche la plus ancienne de la Bible. Elyette Abecasis, dans le numéro de juillet août du Monde des religions laisse planer le doute sur le point de savoir s’il s’agit d’un roman ou d’une étude au sens technique du terme.

Le contexte des études bibliques

L’origine des littératures composant le premier testament n’est pas encore tout à fait établie. Rappelons là dans ses grandes lignes. Wellhausen et Graft établissent 4 sources c’est à dire 4 recueils harmonisés pour en faire 1 document qui semble être un seul livre.

La source Yahwiste est identifiée “J”dans la recherche biblique parce que les chercheurs allemands, “inventeurs” de la théorie sur cette source, la notaient “J” parce que YHWH se prononce avec un “J” en allemand et que le Yahwiste nomme Dieu YHWH tandis que l’Elohiste le nomme Elohim. La source identifiée comme Yahwiste racontent d’où vient la nation d’Israël et comment ce peuple est élu. Ces récits donnent une identité commune à un peuple placé sous le gouvernement de la dynastie davidique. Les chercheurs qui élaborent la théorie pensaient que ces récits avaient été écrits sous le règne de Salomon, (961-922 avant l’ère commune) tandis que d’autres chercheurs en situent la rédaction un ou 2 siècles plus tard.

Depuis, la situation a notablement évolué. On a d’abord envisagé l’hypothèse deutéronomiste.

A l’heure actuelle, ces 2 théories ont du plomb dans l’aile. Trois ouvrages ont dynamité la recherche critique sur l’origine, la rédaction et les sources du Pentateuque :

  • en 1975 : John van Seters Abraham in History and Tradition,

  • en 1976, Hans Heinrich Schmid, Der sogenannte Jahwist. Beobachtungen und Fragen zur Pentateuchforschung (Le soi-disant Yahwiste, Observations et questions à la recherche sur le Pentateuque)

  • En 1977, Rolf Rendtorff, Das überlieferungsgeschichtliche Problem des Pentateuch, (le problème de la transmission du Pentateuque).

Ces trois ouvrages inaugurent une discussion élargie sur le pilier principal de la théorie documentaire, le Yahwiste.

On trouvera un exposé détaillé des théories actuelles dans Thomas Römer, «L’Histoire deutéronomiste» [1] et un exposé des diverses thèses en présence dans leur évolution dans “Farewell to the Yahwist” (”adieu au Yahwiste”) qui fait le tour des travaux de chercheurs européens contemporains, en premier lieu Van Seters [2], bien évidemment, mais aussi d’autres comme Erhard Blum, Konrad Schmid, Albert de Pury, Jan Christian Gertz, Thomas Römer[3].

L’auteur

Harold Bloom n’est pas n’importe qui. Titulaire de la chaire Sterling de littérature de la prestigieuse université de Yale, il est connu pour son activité de professeur de littérature (anglaise et européenne). Il s’intéresse surtout à la poésie anglaise du 19ème siècle mais aussi à la représentation du passé chez Marcel Proust (Marcel Proust’s Remembrance of Things Past [4]). Un écho de ses théories sur la relation de Proust au passé dans la recherche nous a été donné par Antoine Compagnon dans son cours au collège de France : Proust, mémoire de la littérature. (retransmis sur France-Culture du 14 au 17 mai 2007 dans l’émission Eloge du savoir)

Il est aussi l’auteur de bouquins traitant de questions bibliques ou religieuses, d’un point de vue littéraire, comme “Jesus and Yahweh: The Names Divine” ou “The American Religion” ou encore “Kabbalah And Criticism

Le Livre

Pour écrire ce livre, Harold Bloom s’est adjoint un hébraïsant : David Rosenberg, comme traducteur des documents attribués au Yahwiste. Rosemberg est, par ailleurs, l’auteur d’un “Abraham: The First Historical Biography” et d’ouvrages sur la mystique juive.

Autant dire qu’il prévient les lecteurs que l’auteur est inconnu, que les livres dit “de Moïse” ne le sont peut être pas autant qu’on le dit. Il imagine toutefois que cet auteur est une femme vivant à la cour de Salomon sans vraiment donner de preuve décisive à cette spéculation et, bien évidemment, aucun élément archéologique n’a jamais été trouvé pour asseoir cette troublante hypothèse.

S’ajoute en prime, une traduction des passages attribués au Yahwiste traduits par Rosenberg d’une façon extrêmement vivante mais les critiques s’accordent à dire que le traducteur a pris beaucoup de liberté avec le texte. Dans le cadre d’un roman, ce n’est pas un problème. Le traducteur donne en fin d’ouvrage un bref aperçu de sa méthode. Il est intéressant de pouvoir lire “d’un trait” une reconstruction des textes et récits attribués au Yahwiste, rendus “vivants” et quasiment oraux, rythmiques, même si le périmètre que Bloom donne à cette source n’est pas exactement celle que lui donnent usuellement les chercheurs. Il en ajoute et il en omet. Signalons la scénarisation de David jouant de la harpe pour soulager les maux de Saul qui peut faire plaisir aux lecteurs dotés d’un certain sens de l’humour.

Au bout de quoi, Bloom donne ses commentaires sur Adam et Eve, sur Moïse, sur David, etc…

Dans la version française parue chez Denoël, Pierre Emmanuel Dauzat est le traducteur tant pour l’anglais que pour l’hébreu.

La réception

Bloom est connu comme un provocateur mais aussi comme un fin analyste de la littérature. Il n’est ni historien, ni chercheur bibliste. Il peut, toutefois, donner le goût de la lecture de la Bible comme recueil de poésie ou, selon l’intention qu’il prête à son Yahwiste, comme une épopée à l’égale de l’Illiade. Il s’amuse à imaginer que l’auteur est une femme, qu’elle aurait non seulement écrit la plus grande partie de Genèse mais aussi les 2 livres de Samuel et les 2 livres des Rois et que ses textes seraient “incompris depuis plusieurs milliers d’années“. Ce bouquin est destiné aux aventuriers de la littérature peut-être même aux esthètes auxquels il semblera rafraîchissant. Il est possible que ces idées choquent les personnes “religieuses”. Il ne faut pas chercher ni la vérité historique ni l’état de l’art en matière de recherche biblique.

Gageons que les dilettantes vont se jeter dessus pour en faire une vérité révélée. Et maintenant, je m’en vais lire la version française pour me faire une meilleure idée.

Benoit Montfort

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wikipédia n’est pas au top

Mardi 25 septembre 2007

Misfit technologique sur wikipédia, version francophone.

Le vandale Clem 23 bloque sans autre forme de procès 2 utilisateurs qui ne l’avaient jamais été au prétexte qu’ils collaborent au Pharisien Libéré. Le fait est que Stuart Little [1] et Mulot n’avaient jamais été “bannis” [2] du monument de dilettantisme. Ils avaient juste été harcelés et diffamés par des incultes dont Anthere, actuellement la patronne de
Wikimedia pour la France. Celle-ci avait, entre autres, lancé en douce, une enquête sur le serveur par lequel se connectaient les deux utilisateurs.

Quel en était le motif ?

Il contribuèrent à diverses époques dans les domaines du christianisme et, par là, ils avaient contrarié quelques utilisateurs pas très au fait de la recherche en matière de sciences religieuses dont un utilisateur défendant les thèses de la fraternité Saint Pie X qui les avaient taxés d’anti-catholicisme. On était dans un cas de “crise moderniste” : si l’histoire et les faits s’opposent à la lecture la plus fondamentaliste du christianisme, elles sont donc “anti-catholiques” (comme le disait Louis Veuillot à l’époque.)

Au vu des résultats, Anthere avait conclu qu’il s’agissait d’une seule et même personne et donc, tous 2 bons à être harcelés [3] faute d’avoir compris qu’un serveur administratif bien fait comprend un certain nombre d’options de sécurité qui empêche le curieux de remonter au delà du proxy.

Les admins n’ont fait aucun progrès en technologie, en dépit du développement de l’outil check-user qui suffit à bannir quiconque critique la gouvernance wikipédienne si,justement, elle mérite d’être mise en cause, ce qui est fréquent. Le check user tombe sous le coup de la loi américaine contre le harcèlement, loi dont relève la fondation wikimédia :

Whoever … utilizes any device or software that can be used to originate telecommunications or other types of communications that are transmitted, in whole or in part, by the Internet … without disclosing his identity and with intent to annoy, abuse, threaten, or harass any person … who receives the communications … shall be fined under title 18 or imprisoned not more than two years, or both.” January 5, 2006 Section 113 of the “Violence Against Women and Department of Justice Reauthorization Act

Cette loi donne à penser que GW Bush ne fait pas que des bêtises. Il serait donc intéressant de monter une Class Action contre les agissement de la secte. [4]

Presbyterium ordinis

Presbyterium ordinis est le nom de l’encyclique qui précise les modalités de l’ordination sacerdotale dans l’église catholique. L’ordre est conféré “à vie” et change l’individu “ontologiquement“.

En revanche, la cooptation en “admin” [5] ne donne pas la science infuse. Ainsi ce pauvre Clem23 qui a besoin de certitudes, après le résultat d’un check user déclare :

En tout cas les CU du jour ont permis de lever le doute infime qui existait sur le fait que Mulot=Stuart Little=Monfort… C’est déjà ça… bon débarras, il va pas nous manquer celui là Clem23 13 septembre 2007 à 20:38

A noter que Clem23 n’a jamais eu personnellement affaire avec aucun des 3 présumés coupables car sa spécialité est la géographie de la Finlande. Il lui suffit de savoir que les autres admins sont très remontés contre les 3 alors que la plupart d’entre eux n’en connaissent même pas 1. Ils répètent donc la croyance que Benoit Montfort est un vandale et “à l’origine de conflits“.

Contribuer à Wikipédia dans le domaine religion nécessite un abri anti-atomique car les fondamentalistes de tout poil veillent aussi bien les sectes, les athées éradicateurs, les catholiques intégristes, les églises évangélicalistes. De ce fait, le sujet crée des débats dont immanquablement celui qui fournit la bibliographie la plus laïque et la plus longue sort condamné.

Toutefois, wikipédia gardait bonne presse en matière technologique par le fait que la plupart de ses contributeurs sont des geeks. Voici donc Clem 23 qui avoue qu’il n’a pas la moindre idée des miracles de la connection WIFI ou connection sans fil.

La recette est simple. On dispose quelques machines fixes ou portables autour d’une box ADSL. Chacun des opérateurs dispose de la clef WEP. Il en résulte que tous les opérateurs ont le même numéro IP, ce qui ne signifie pas qu’ils sont une seule et même personne ; cela signifierait plutôt qu’ils sont en train de faire une wikipedia party; pendant l’apéro en attendant que le bourguignon réchauffe (et oui, on avait fait un bourguignon quoique Stuart soit végétarien !)

A mon avis, ils n’ont pas fini de rire les vandales wikipédiens. On peut aussi configurer un réseau local, même minuscule, celui d’une famille par exemple, selon le protocole DHCP(Dynamic Host Configuration Protocol ), par exemple pour faciliter les relations d’une imprimante rétive avec des machines Windows, Mac et des machines Linux. Dans ce cas, le numéro IP est dynamique pour chacune des machines connectées et peut changer à chaque fois que l’une des machines est relancées.

Voici donc Clem 23 qui avoue qu’il n’a pas la moindre idée des miracles de la connection WIFI ou connection sans fil.

La recette est simple. On dispose quelques machines fixes ou portables autour d’une box ADSL. Chacun se connecte à l’aide de la cle WEP. Il en résulte que tous les opérateurs ont le même numéro IP, ce qui ne signifie pas qu’ils sont une seule et même personne ; cela signifierait plutôt qu’ils sont en train de faire une wikipedia party pendant l’apéro en attendant que le bourguignon réchauffe (et oui, on avait fait un bourguignon quoique Stuart soit végétarien !).

De même les petits curieux que sont les vandales de l’administration wikipédienne ont un peu de mal avec les IP dynamiques allouées par les FAI modernes. Pour peu qu’un anonyme se pointe et qu’il contribue en “ christianisme” ,il est immédiatement soupçonné d’être [”BM =Mulot=Stuart”].

Une fois de plus la croyance n’est pas soluble dans l’information scientifique. Cela me fait plaisir aussi car tout est permis contre le totalitarisme.

voir aussi quelques détails sur Anthere :

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  1. ?1 qui répondait à un message de juin 2007 laissé sur sa page, car cela ait un bout de temps quil a compris ce qu’était wikipédia
  2. ?2
    liens et détails sur la page de Stuart Little et sur la page de Mulot,
    accéder par les historiques ou la liste de contribution si les admins
    vandales les ont blanchies. Spécialement, mes manoeuvres d’Anthere sont
    accessible depuis la page d’accueil de Stuart Little en lisant les animaux malades de la peste du regretté LaFontaine
  3. ?3 par exemple en parlant au féminin à ce cher Stuart, faute, sans doute, d’avoir vu son élégant petit bouc, soigneusement taillé
  4. ?4 Rappelons qu’une secte se caractérise par le fait de collecter des fonds, de recruter des adeptes et d’exploiter leur travail gratuitement, de harceler quiconque soulève des questions de gouvernance de la secte et de le bouc-emissariser. L’exploitation gratuite du travail est un fait d’autant plus avéré que, depuis peu, on leur fixe des objectifs avec des délais en vue de diffuser des produits dérivés
  5. ?5 à vie et donnant par là un sentiment d’omnipotence tout à fait
    infantile et suscitant une revendication de “respect” tout à fait sacerdotale
  6. ?6 ce qui prouve que la wikimédia entretient un fichier personnel dont il est impossible de rectifier les informations erronées
  7. ?7 une région comportant 11 universités réparties sur 250 km d’autoroute

Bientôt une loi raciale en France ?

Mardi 25 septembre 2007

Depuis que la France s’est dotée d’un ministère de “ministère de l’Immigration, de l’Intégration, de l’Identité nationale“, il se passe de drôles de choses dans notre beau pays.

Le député du Vaucluse Thierry Mariani propose un amendement incitant les candidats au regroupement familial à passer un test ADN pour prouver leur paternité des enfants qu’ils veulent faire entrer en France afin d’exercer leur droit de vivre en famille.

  • *Le test n’est pas obligatoire,
  • *il coûte extrêmement cher et sera payé par le candidat au regroupement.

Le député Mariani a-t-il pensé qu’un tel test ne sert pas à grand chose pour faire venir une épouse ? Le député Mariani a-t-il pensé que certains pays africains pratiquent l’adoption coutumière ce qui fait que tel oncle élève un neveu qui n’aura aucun soutien s’il ne suit pas la famille ?

L’association de l’identité nationale à l’immigration donne de drôles d’idées rétro à notre représentation nationale dont la Commission des lois a adopté l’amendement. Cela signifie qu’il sera discuté à l’assemblée nationale. Si ‘étoile jaune était obligatoire, c’est ce qui différencie le tes de l’étoile jaune ; elle était payée par le stigmatisé et coûtait 2 points textiles.

Car comment imaginer que le problème sera posé à des étrangers en provenance de pays extra-européens comme l’Australie, les Etats-Unis, le Canada ?

Sommes-nous encore “la patrie des droits de l’homme” ou bien nous acheminons-nous doucettement vers quelque chose qui tiendrait de “l’Etat Français” avec son corpus de lois raciales ?

s’informer :

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amendement Mariani

Mardi 25 septembre 2007

Selon cet amendement,

“les agents diplomatiques ou consulaires peuvent, en cas de doute sérieux sur l’authenticité de l’acte d’état civil, proposer au demandeur d’un visa pour un séjour d’une durée supérieure à trois mois, d’excercer, à ses frais, la faculté de solliciter la comparaison de ses empreintes génétiques aux fins de vérification d’une filiation biologique déclarée”.

On peut se demander quelle est la liberté de choix du candidat au regroupement familial devant l’injonction de l’agent consulaire ? Sont-ils dans des situations égales ou bien est-ce la liberté du pot de fer devant celle du pot de terre ?

Ne serait-il pas préférable d’aider les pays dont l’amendement suppose que les services d’Etat Civil ne sont pas au top en sorte que ces services acquièrent une certaine qualité ? On se demande même où sont “les aspects positifs de la colonisation” si, en libérant les pays dont nos candidats immigrés sont le plus souvent originaires, la France n’a pas été capable de leur transmettre une suffisante façon qualitative dont se gère l’état civil ?

“Je suis scandalisé que ce type d’amendement soit adopté en commission des lois alors qu’il s’agit d’un changement si profond et qui touche directement l’éthique même de la façon dont on aborde l’accueil des familles”,

a déclaré à l’AFP le secrétaire général de la Cimade (Service oecuménique d’entraide).

“Sur le fond, c’est tout à fait inadmissible”.

Voir
le réseau éducation sans frontières qui résume bien les oppositions en cours ;
la brève de Yahoo qui reprend la dépêche AFP in extenso ;

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