Archive pour la catégorie 'livre/books'

Books, un site qui lit des livres

Mardi 8 septembre 2009

Au passage, Books tient une rubrique “Wikigrill“  qui fait analyser les articles de wikipédia par des universitaires et des chercheurs spécialistes de la discipline considérée.

Le moins qu’on puisse dire est qu’ils ne sont pas tendres. Sous le lien mis ci-dessus, se trouve l’article sur les Macchabées analysé par Maurice Sartre. Il s’intitule “Des Maccabées très sulpiciens !”

Outre la partialité et les luttes d’influence, les chercheurs soulignent la superficialité des articles, leurs plans aléatoires (dûs au corrections sauvages et aux luttes d’influence), les bibliographies impressionnantes dont le contenu de l’article révèle qu’ils n’ont pas été lus.

Le plus marrant se situe dans les commentaires où une floppée de “wikipédiens avertis”, en particulier, une certaine “Adrienne Alix”, défendent mordicus le processus de construction des articles et tentent même de donne à croire que le scientifique convoqué approuve le fond de l’article même quand son texte, juste au dessus, corrige les approximations.Identificateurs Technorati : , , ,

Et dire que ces articles viennent en tête de recherche sur Google par la magie des accords commerciaux entre entreprises ! C’est donc le moment de chercher dans wikigrill ce que vaut l’article que vous vous apprêtez à pomper pour remplir un devoir au lycée ou au collège.

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Le Collège de France renoue avec une chaire à contenu biblique

Lundi 20 juillet 2009

Le 18 février 2009, le professeur Thomas Römer a donné sa leçon inaugurale pour la chaire “Milieux Bibliques”. Il semble qu’un tel contenu ou approchant  ne s’était pas vu depuis longtemps.

Une chaire d’Hébreu ou d’Hébreu et d’Araméen existe de façon permanente quasiment depuis la fondation du Collège, de même une chaire d’assyriologie.

Grâce au professeur Römer, la Bible sort de “la religion” pour entrer dans la culture. La première série de cours se nomme “La création d’un ancêtre : Abraham”.

Surtout, ces cours sont accessibles en ligne pour tout un chacun. Les supports de cours et autres visuels créés par Thomas Römer pour illustrer son cours sont aussi téléchargeables au format “PDF”.

Podcasts

Enfin, pour ceux qui en veulent plus, il est possible de s’abonner au podcast histoire des cours du collège de France ou écouter les cours d’histoire à la pièce.

Trois petits problèmes limitent tout ce plaisir d’écoute balladeuse.

Podders

La page d’abonnement aux podcasts est parfaitement configurée pour Itune d’Apple mais moins bien pour les lecteurs de podcasts du monde OpenSource. Le Collège de France préconise Juice pour les fans du Pingouin. Mais Juice pour Linux n’est pas encore développé ; la page de Juice reroute vers Ice Podder (qui ne déroutera pas les utilisateur de Itune) et Podnova. Toutefois, Ice Podder propose une version pour Debian et une version “tar.gz” qui nécessitent de solides compétences Linux pour l’installation. Rien n’est prévu pour les Linux newbies qui utilisent des versions “prêtes à tout” comme Mandriva ou Ubuntu. Il n’y a donc aucun “rpm” ni aucun package à installation automatique.

Format

Le collège diffuse des podcasts au format m4a ou AAC audio. Il en résulte que n’importe quel lecteur “mp3″ ne peut les accueillir sans une conversion de format qui, pour l’instant n’est aisée que sous Itunes.

Même la version 2.0 de Amarok ne prévoit pas de conversion du format M4a vers Mp3.

Istore

La version 8.1.1.10 de Itune vous connecte automatiquement au I-tunes Store-U (comme université) pour obtenir les mises à jours des podcasts. Ce qui signifie qu’il faut s’ouvrir un compte chez Itune-Store pour obtenir des podcasts gratuits du service public ! Amarok ne présente pas cet inconvénient mais ne peut lire le format des podcasts.

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Gerd Ludemann : des yeux qui ne voient pas

Vendredi 22 fvrier 2008

Sur le site “The Forbidden Gospels“, April DeConick, donne quelques mots de recensions sur le livre de Ludemann qui répond au Jésus de Nazareth de Benoît XVI.

Elle a discuté avec L’auteur qui lui donne deux des raisons pour écrire ce livre :
1- “the enthusiastic response it has received even among educated people reflects the fact that the very existence of biblical criticism is widely unknown.” La réponse enthousiaste qu’il [le livre] a reçu même chez des gens cultivés reflète le fait que la seimple existence de l’exégèse biblique est largement inconnue
2- “he worries that many Catholic biblical scholars might be intimidated by writing an honest evaluation of the Pope’s work” Il craint que nombre de chercheurs biblistes catholiques aient été intimidés s’ils écrivaient une critique honnête de l’ouvrage du Pape.

Une troisième est mentionnée en fin de recension :
When finished, I bet that the adult education classes would have a good idea how the historical method works in comparison with the theological.” Une fois le livre fermé, je parie que les adultes instruits se feront une bonne idée des méthodologies respectives entre la méthode historique et la méthode théologique.

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Le livre de J

Mardi 25 septembre 2007

Au moment où les chercheurs européens abandonnent l’idée qu’un auteur “Yahviste” existerait dans le processus de composition de la Bible hébraïque, Harold Bloom publie un roman “Le Livre de J.et si une femme avait écrit la Bible ? “ dont la traduction française paraît chez Denoël, réalisée par Pierre Emmanuel Dauzat traduit tant l’hébreu du Yahviste reconstitué par Bloom que l’anglais.

La Procure le classe dans la sous catégorie “Etude de l’Ancien Testament“, section “Torah Pentateuque” et affirme du Yahwiste qu’il s’agit de la couche la plus ancienne de la Bible. Elyette Abecasis, dans le numéro de juillet août du Monde des religions laisse planer le doute sur le point de savoir s’il s’agit d’un roman ou d’une étude au sens technique du terme.

Le contexte des études bibliques

L’origine des littératures composant le premier testament n’est pas encore tout à fait établie. Rappelons là dans ses grandes lignes. Wellhausen et Graft établissent 4 sources c’est à dire 4 recueils harmonisés pour en faire 1 document qui semble être un seul livre.

La source Yahwiste est identifiée “J”dans la recherche biblique parce que les chercheurs allemands, “inventeurs” de la théorie sur cette source, la notaient “J” parce que YHWH se prononce avec un “J” en allemand et que le Yahwiste nomme Dieu YHWH tandis que l’Elohiste le nomme Elohim. La source identifiée comme Yahwiste racontent d’où vient la nation d’Israël et comment ce peuple est élu. Ces récits donnent une identité commune à un peuple placé sous le gouvernement de la dynastie davidique. Les chercheurs qui élaborent la théorie pensaient que ces récits avaient été écrits sous le règne de Salomon, (961-922 avant l’ère commune) tandis que d’autres chercheurs en situent la rédaction un ou 2 siècles plus tard.

Depuis, la situation a notablement évolué. On a d’abord envisagé l’hypothèse deutéronomiste.

A l’heure actuelle, ces 2 théories ont du plomb dans l’aile. Trois ouvrages ont dynamité la recherche critique sur l’origine, la rédaction et les sources du Pentateuque :

  • en 1975 : John van Seters Abraham in History and Tradition,

  • en 1976, Hans Heinrich Schmid, Der sogenannte Jahwist. Beobachtungen und Fragen zur Pentateuchforschung (Le soi-disant Yahwiste, Observations et questions à la recherche sur le Pentateuque)

  • En 1977, Rolf Rendtorff, Das überlieferungsgeschichtliche Problem des Pentateuch, (le problème de la transmission du Pentateuque).

Ces trois ouvrages inaugurent une discussion élargie sur le pilier principal de la théorie documentaire, le Yahwiste.

On trouvera un exposé détaillé des théories actuelles dans Thomas Römer, «L’Histoire deutéronomiste» [1] et un exposé des diverses thèses en présence dans leur évolution dans “Farewell to the Yahwist” (”adieu au Yahwiste”) qui fait le tour des travaux de chercheurs européens contemporains, en premier lieu Van Seters [2], bien évidemment, mais aussi d’autres comme Erhard Blum, Konrad Schmid, Albert de Pury, Jan Christian Gertz, Thomas Römer[3].

L’auteur

Harold Bloom n’est pas n’importe qui. Titulaire de la chaire Sterling de littérature de la prestigieuse université de Yale, il est connu pour son activité de professeur de littérature (anglaise et européenne). Il s’intéresse surtout à la poésie anglaise du 19ème siècle mais aussi à la représentation du passé chez Marcel Proust (Marcel Proust’s Remembrance of Things Past [4]). Un écho de ses théories sur la relation de Proust au passé dans la recherche nous a été donné par Antoine Compagnon dans son cours au collège de France : Proust, mémoire de la littérature. (retransmis sur France-Culture du 14 au 17 mai 2007 dans l’émission Eloge du savoir)

Il est aussi l’auteur de bouquins traitant de questions bibliques ou religieuses, d’un point de vue littéraire, comme “Jesus and Yahweh: The Names Divine” ou “The American Religion” ou encore “Kabbalah And Criticism

Le Livre

Pour écrire ce livre, Harold Bloom s’est adjoint un hébraïsant : David Rosenberg, comme traducteur des documents attribués au Yahwiste. Rosemberg est, par ailleurs, l’auteur d’un “Abraham: The First Historical Biography” et d’ouvrages sur la mystique juive.

Autant dire qu’il prévient les lecteurs que l’auteur est inconnu, que les livres dit “de Moïse” ne le sont peut être pas autant qu’on le dit. Il imagine toutefois que cet auteur est une femme vivant à la cour de Salomon sans vraiment donner de preuve décisive à cette spéculation et, bien évidemment, aucun élément archéologique n’a jamais été trouvé pour asseoir cette troublante hypothèse.

S’ajoute en prime, une traduction des passages attribués au Yahwiste traduits par Rosenberg d’une façon extrêmement vivante mais les critiques s’accordent à dire que le traducteur a pris beaucoup de liberté avec le texte. Dans le cadre d’un roman, ce n’est pas un problème. Le traducteur donne en fin d’ouvrage un bref aperçu de sa méthode. Il est intéressant de pouvoir lire “d’un trait” une reconstruction des textes et récits attribués au Yahwiste, rendus “vivants” et quasiment oraux, rythmiques, même si le périmètre que Bloom donne à cette source n’est pas exactement celle que lui donnent usuellement les chercheurs. Il en ajoute et il en omet. Signalons la scénarisation de David jouant de la harpe pour soulager les maux de Saul qui peut faire plaisir aux lecteurs dotés d’un certain sens de l’humour.

Au bout de quoi, Bloom donne ses commentaires sur Adam et Eve, sur Moïse, sur David, etc…

Dans la version française parue chez Denoël, Pierre Emmanuel Dauzat est le traducteur tant pour l’anglais que pour l’hébreu.

La réception

Bloom est connu comme un provocateur mais aussi comme un fin analyste de la littérature. Il n’est ni historien, ni chercheur bibliste. Il peut, toutefois, donner le goût de la lecture de la Bible comme recueil de poésie ou, selon l’intention qu’il prête à son Yahwiste, comme une épopée à l’égale de l’Illiade. Il s’amuse à imaginer que l’auteur est une femme, qu’elle aurait non seulement écrit la plus grande partie de Genèse mais aussi les 2 livres de Samuel et les 2 livres des Rois et que ses textes seraient “incompris depuis plusieurs milliers d’années“. Ce bouquin est destiné aux aventuriers de la littérature peut-être même aux esthètes auxquels il semblera rafraîchissant. Il est possible que ces idées choquent les personnes “religieuses”. Il ne faut pas chercher ni la vérité historique ni l’état de l’art en matière de recherche biblique.

Gageons que les dilettantes vont se jeter dessus pour en faire une vérité révélée. Et maintenant, je m’en vais lire la version française pour me faire une meilleure idée.

Benoit Montfort

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André Comte-Sponville

Jeudi 9 aot 2007

Je vois nombre d’amateurs se précipiter sur le premier article recensant

Mais ce bouquin est si intéressant qu’il en a suscité d’autres :

Dès les prochains, je dirai en quoi ce bouquin me semble non seulement spirituel mais intéressant et à mettre entre toutes les mains toutes affaires cessantes. La première raison serait le nombre de bouquins qu’il m’a incité à rouvrir pour vérifier la pertinence des echos qu’il faisait retentir.

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