Margot Kässmann, présidente de l’Église d’Allemagne

4 novembre 2009

La nouvelle présidente de l'EKD : Margot Kässmann
Le synode de l’Église évangélique d’Allemagne (EKD), réuni à Ulm (sud), a élu jeudi 28 octobre Margot Kässmann, 51 ans, comme nouvelle présidente pour succéder à Wolfgang Huber, 67 ans, qui ne se représentait pas. Elle a réuni 132 voix sur 142. C’est la première fois qu’une femme accède à la tête de cette Église de 24 millions de fidèles, l’une des plus importantes du monde protestant.

Depuis 1999, cette mère de quatre filles, divorcée, était évêque de l’Église protestante du Hanovre, l’une des 22 Églises membres de l’EKD. Docteur en théologie (elle a soutenu une thèse sur « Pauvreté et richesse, une interpellation pour l’unité de l’Église »), elle a connu une longue expérience pastorale avant de devenir la seconde et la plus jeune femme (41 ans) à accéder à l’épiscopat au sein de l’EKD.

En décembre 2006, l’évêque Margot Kässmann était élue « femme
de l’année
» par les lecteurs du magazine télé allemand à grand
tirage
Funk Uhr. « Elle a réussi, avec quatre enfants, à
occuper un poste qui est à la fois une profession et une vraie vocation
», déclarait
lors de la remise du prix le rédacteur en chef du magazine, Jan von Frenckell. [1]

L’EKD (Evangelische Kirche in Deutschland) en Allemagne

Le tableau des religions[2] en Allemagne est marqué par la parité entre catholiques et protestants (quelque 25 millions de personnes pour chaque confession) sous un aspect un aspect pluraliste et séculier. Les églises issues de la Réforme sont organisées. en Eglises évangéliques régionales ayant pour organe national l’Eglise évangélique d’Allemagne (Evangelische Kirche in Deutschland). Celles-ci coopèrent avec plus de 20 autres Eglises chrétiennes (Eglises orthodoxes, évangéliques libres, vieilles-catholiques, etc.) au sein du Groupe de travail des Eglises chrétiennes (ACK).

Les relations entre l’Etat et la religion en Allemagne se basent sur la liberté de religion garantie par la Loi fondamentale, sur la séparation de l’Etat et de l’Eglise comprise comme la neutralité de l’Etat en matière de philosophie religieuse ainsi que sur le droit à l’autodétermination des communautés religieuses. La Constitution considérant la religion non comme une mission de l’Etat mais comme une mission publique, l’Etat soutient les communautés religieuses. Nombre de règlements légaux ou contractuels (concordats, contrats Etat-Eglises) régissent des questions comme l’enseignement religieux, l’impôt du culte, les aumôneries militaires ou les facultés de théologie. La Loi fondamentale garantit l’enseignement religieux confessionnel comme matière scolaire régulière (mais limitée par les « clauses de Brême » pour les Länder de Brême et de Berlin). Sans préjudice du droit de regard de l’Etat, l’enseignement religieux est dispensé en accord avec les principes de ces communautés religieuses. les Eglises évangéliques régionales possèdent le statut de collectivités de droit public d’un type particulier (ce statut existait avant même la République de Weimar). Il est ouvert à toutes les communautés religieuses ayant suffisamment de membres et offrant des garanties de durée. L’Allemagne étant un Etat fédéral, ce sont les Länder qui sont compétents en matière de culte. Des contrats règlent les relations entre les Eglises ou communautés religieuses et l’Etat allemand ou les Länder. Les contrats de l’Etat avec les églises issues de la Réforme (comme avec les autres communautés religieuses) sont soumis au droit national en raison de leur absence de capacité juridique au niveau international.

L’Eglise évangélique d’Allemagne (EKD), dont le siège se trouve à Hanovre, est une communauté rassemblant les 22 Eglises évangéliques régionales autonomes de confession luthérienne, réformée et unie. Avec 25,4 millions de membres (en 2005) dans 16.100 paroisses, elle représente la plus grande partie des chrétiens protestants en Allemagne.
Les comités directeurs élus de l’EKD (Synode, Conseil et Conférence des Eglises) veillent à la réalisation des tâches de l’EKD qui sont fixées dans la Constitution ecclésiale de l’EKD. Les 120 membres du Synode se réunissent en général une fois par an. Ils adoptent les lois ecclésiales et prennent position sur des questions tant religieuses que sociétales. La présidente du Synode est actuellement Mme Barbara Rinke, maire de la ville de Nordhausen en Thuringe. Le Conseil dirige l’EKD et la représente à l’extérieur. Composé de 15 membres (des laïcs et des théologiens, dont 7 femmes), il est élu pour six ans par le Synode et la Conférence des Eglises. L’évêque Pr. Wolfgang Huber était, jusqu’ici, président du Conseil de l’EKD depuis 2003. Les Eglises évangéliques possèdent elles aussi un réseau d’organisations diversifié, dont la Journée des protestants allemands (KirchenTag), organisée depuis 1949, l’année de fondation de la République fédérale d’Allemagne, tous les deux ans en alternance avec la Journée des catholiques allemands (KatholikenTag). L’Eglise évangélique fait partie du Conseil œcuménique des Eglises (le Conseil mondial des Eglises, dont le siège est à Genève).

Notes

  1. Î Passage piqué à La Croix qui donne aussi un interview de Margot Kassmann de 2007
  2. Î passage piqué à Allemagne • Faits et réalités, Les religions

Voir aussi

Katharine Jefferts Schori, Une femme devient primat anglican

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Doit-on autoriser les élèves des lycées à s’habiller conformément à leurs convictions religieuses ?

30 octobre 2009

Les traditions de l’ethnie Banangwé, au sud-est de la République Démocratique du Congo, commandent aux jeunes filles nubiles et encore vierges de ne rien porter qu’un string fait de coquillages enfilés sur du boyau d’orang-outan.. L’école banangwéenne ne fonctionne pas mal. Ça fait un moment déjà qu’elle amène plus de 85% des jeunes au niveau de l’Initiation. C’est pour elles une obligation religieuse, un commandement de l’Esprit-Léopard.

En France les jeunes filles Banangwé se voient interdire cette tenue dans les collèges et les lycées, sous prétexte d’une soi-disant “laïcité” qui proscrirait les signes religieux ostentatoires. Ne trouvez-vous pas cela scandaleux, dans un pays qui se dit “défenseur des droits de l’homme” ?

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Merlin annonçait Jeanne d’Arc, héroïne gauloise

28 octobre 2009

Ce titre fait référence à la construction du roman national de Henri Martin dans son Histoire de France. Il compacte des réalités diverses, en particulier dans l’utilisation du mythe gaulois, pour en faire une identité nationale.

La construction identitaire musulmane, quand elle tente de faire entrer  Mahomet dans la Bible, semble appartenir au même principe si l’on en croit l’article de Exégèse et Théologie : Deutéronome 18.15,18 fait-il référence à Mahomet ?.

On en vient à se demander si Mahomet serait moins prophète si ses adeptes ne parvenaient pas à trouver moyen de l’insérer dans la Bible ou dans les écritures hindoues comme le fait ce site de prosélytisme “Dawa Center” dont le sous-titre est “utiliser la Bible pour propager l’islam“. On ne peut être plus clair.

Mais le plus amusant est que le webmestre de “Exégèse et Théologie” a démaré son analyse sur un article de wikipédia : « Annonce de la venue de Mahomet » (consulté le 25/10/2009) ! Quand on se reporte à l’article original, on se rend compte qu’il ne s’agit pas d’un article encyclopédique mais purement et simplement d’un article de “catéchisme” musulman dont toute évaluation critique est absente. En particulier, autant l’injonction de donner des sources précises est constante, dans les sujets concernant le christianisme, autant personne n’a songé à évaluer dans cet article, l’utilisation de l’argument d’autorité. On invoque d’un seul jet :

“Ahmed Deedat, Rahmatullah al Hindi, le Pr Hamidullah et d’autres savants du monde musulman”

sans être capable d’attribuer à chacun ce qui lui revient dans le développement de l’article.

Le plus amusant, sans doute à l’insu de son rédacteur, est la mise sur le même plan de “Ahmed Deedat, Rahmatullah al Hindi, le Pr Hamidullah”

  • Ahmed Deedat est un cheikh autoproclamé qui quitta l’école à 16 ans pour devenir vendeur de meubles, puis devint un prédicateur spécialisé dans la conversion des chrétiens avec pour tout viatique les cours de lecture biblique donnée par un certain Fairfax avec des leçons sur “la manière de convertir les chrétiens”. Deedat devint un propagateur de haine.
  • Rahmatullah al Hindi, est un “savant musulman” indien dont les spécialités sont les mathématiques et la médecine. Il maîtrise l’arabe, le persan et l’ourdou. Aucun diplôme, aucune année d’obtention, aucune université n’est indiquée, dans sa biographie. Néanmoins, il devient “mufti et d’enseignant de la charia” sans autres études religieuses que l’éducation traditionelle. Selon ses souvenirs[1], en 1854, il aurait soutenu une controverse face au pasteur Karl Gottlieb Pfander, missionnaire lutéhrien du courant piétiste. La controverse aurait tourné en défaveur de Pfander.
  • Le Pr Hamidullah est bien plus interéssant. C’est un indien, diplômé de droit international, pratiquant de nombreuses langues [2]et il est l’auteur d ela première traduction du Coran en français en 1959. Dans sa micro-biographie, le site de Medi AzaIez ne reprend pas de l’article de wikipédia les affirmations qu’il serait diplômé de nombreuses universités européennes (Bonn, Sorbonne) mais indique “Il est intégré comme chercheur au CNRS de 1954 à 1978 où il participe aux recherches sur l’orientalisme aux côtés de Louis Massignon et Jacques Berque à qui il apporte la contradiction.”. Et comme lasource de la micro-notice biographique est wikipédia, on ne saura jamais sur quels points portait cette contradiction.

Au vu du cursus de ces 3 “savants musulmans“, on se demande ce qui fonde leur “autorité” pour attester que Mahomet serait “un nouveau Moïse” attesté dans le Deutéronome. Mais les musulmans, eux, les croient !

notes

  1. Le récit d’en face dit que le débat tournant au vinaigre, le pasteur Pfander décida de s’en retirer mais que nombre de ses auditeurs
    dont les soufis Imad ud-din Lahiz et se
    convertirent au christianisme.
  2. à l’exception de l’hébreu, du grec, et de l’araméen si utiles pour l’étude de la Bible tant d’un point de vue scientifique que théologique ! Il partage ces exceptions avec les deux autres “savants musulmans” retenus comme “autorité“.

Voir aussi

Mais pourquoi donc les musulmans falsifient-ils la Bible ?

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Les bons samaritains

19 octobre 2009

Cher Nicolas,

Lors de ta magnifique prestation à la première réunion du Conseil français du culte musulman, tu as déclaré être catholique. Cela m’a bien plu. Je me suis dit “Chouette, voilà un type avec lequel j’ai quelques valeurs communes” enfin à quelques détails prêts.

Sûrement, quand t’étais petit on t’as raconté une parabole qui commence comme cela :

“un homme descendait de Jérusalem à Jéricho…”

La suite de l’histoire est assez terrible : il est dépouillé par des brigands et laissé pour mort au bord de la route. 3 personnes passent. les deux premiers sont des huiles de la République qui passent sans s’arrêter et le dernier un quidam qui lui vient en aide au malheureux, le panse et paye son hébergement dans une auberge en précisant qu’à son retour il paiera les frais excédentaires.

Or, je ne me souvenais pas, qu’à la fin, le quidam était traîné devant le Sanhédrin et enfermé au centre de rétention de Coquelles pour délit de solidarité comme l’ont été récemment Charles Frammezelle et Jean-Claude Lenoir. Je te dis cela parce que tu es ministre de l’intérieur et des cultes. Je constate avec regret que les différences entre nos instructions religieuses sont bien plus profondes que je ne l’imaginais et ne se situent pas où tout le monde me le disait. Encore que, les petits gars se réclament eux aussi du catholicisme ???? Cela ne serait pas être le même ????

Bien entendu, je n’imagine pas que tu ailles toquer à la porte de ton collègue Garde des Sceaux pour lui demander de faire quelque chose. Tout de même, tout de même ?? Avant d’aller devant le juge, ils ont bien dû passer par tes services. Je me souviens avec émotion de ce juge qui avait relaxé une femme accusée de vol proclamant “l’état de nécessité” parce qu’elle s’en prenait exclusivement au rumsteack pour nourrir ses enfants.

Notre fière devise de la République Laïque proclame “Liberté, Egalité, Frater… “. Je ne vois plus bien la fin du mot qui s’efface, avec le temps du fronton de nos mairies. Déjà, sur “Egalité“, il y a des banlieues où l’on a bien des difficultés à le mettre en pratique, comme s’il était déjà effacé.

Il me semble que le jugement de Jean-Claude Lenoir et Charles Framezelle donne comme un coup de burin supplémentaire au troisième mot de la devise.Si les deux derniers continuent de s’effacer, je ne vois pas bien ce qu’il restera du premier.

“Donnez-nous aujourd’hui notre pain de ce jour”

En attendant, je requiers l’honneur d’être comptée au nombre de ceux qui soutiennent l’accueil des étrangers en situation irrégulière. Je déclare être l’un d’eux. Je déclare avoir aidé des étrangers en situation irrégulière. Je déclare avoir la ferme volonté de continuer à le faire en mon âme et conscience.

De même que je réclame un changement radical des politiques à l’égard des immigrés et des étrangers, je réclame le droit à la solidarité, contre la logique des États.

Si la solidarité est un délit, je demande à être poursuivie pour ce délit.

Cordialement,

Mulot

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Le voile, le niqab et la bruka ne sont ils que des “tenues vestimentaires” ?

19 octobre 2009

Avec les séances de la commission parlementaire sur la burka, http://www.lexpress.fr/actualite/societe/faut-il-interdire-la-burqa_768412.html, Des groupes arabo-musulmans demandent si “c’est bien le rôle d’un gouvernement de s’occuper de détails vestimentaires” et d’embrayer sur la critique d’une “pseudo-laïcité” et sur les lamentations sur l’entrave aux droits de l’homme que représenterait une législation sur ce thème. Si les questions de Burka , de voile ou de niqab n’étaient qu’une affaire de “tenue vestimentaire“, on ne verrait pas ces musulmans et eux seuls monter aux créneaux pour défendre ces accessoires de mode. Si l’on peut mettre une femme pour tenir ce discours, c’est encore plus chic ; certaines, souvent des converties, parlent de “haine du voile” de la part des “occidentaux” là où une réelle analyse devrait trouver une expression plus exacte comme “interrogation sur le voile et sur la ségrégation visuelle des femmes dans l’espace public” .

On peut donc dire que l’allégation “tenue vestimentaire” est un euphémisme destiné à banaliser et camoufler une préoccupation politique : marquer les femmes musulmanes dans l’espace public et montrer, par là, les limites d’un territoire virtuel quoique communautaire . Or, ce territoire n’est pas anodin : il s’agit de celui de l’islamisme, c’est à dire du fondamentalisme musulman.

Le voile est-il un signe religieux obligatoire ?

Au moment de la commission sur le voile, les jeunes filles voilées le serinaient aux autres jeunes issues de familles venues du Maghreb en sorte de les convertir au port de cet accessoire de mode. Pourtant, celui-ci n’est pas une obligation au même titre que les 5 piliers comme ces groupes, issus du tabligh ou du néo-salafisme, tentent de le faire croire.

Dans leur préface (page 18) à “Penser le CoranMahmoud Hussein [1], racontent l’origine de celui-ci de la façon suivante :

“Cela se passait à Médine. Les femmes devaient sortir de la ville, à la tombée de la nuit, pour leurs besoins. Elles étaient alors souvent importunées par des voyous. Elles firent part de leur colère à leurs maris, qui en parlèrent à leur tout au Prophète. C’est à la suite de ces incidents que le verset coranique aurait été révélé à ce dernier (verset XXXII, 59). En revêtant un châle, les femmes libres pouvaient se faire reconnaître même dans l’obscurité de la nuit”

Ils ajoutent l’effet produit par ce récit sur leur auditoire lors de la conférence sur leur précédent livre [2] :

“La jeune femme devant nous était visiblement excédée. Elle finit par nous demander comment nous osions penser que Dieu, dont le Livre ne contenait que des commandements éternels, pouvait n’avoir ordonné le port du châle que pour des raisons aussi triviales
Nous lui répondîmes que cet épisode était cité par les exégètes les plus orthodoxes, et qu’en tout état de cause, elle était libre de considérer que ce verset obligeait toutes les femmes du monde, jusqu’à la fin des temps, ou, au contraire, de considérer qu’il répondait à des exigences étroitement conjoncturelles, aujourd’hui dépassées.”

D’autre part, Leila Babès rappellent combien le voile est pratique contraire à l’égalité des sexes :

“Un discours totalement inédit dans l’histoire de l’islam se propage depuis quelques années en France, selon lequel le voile est une prescription et une pratique religieuses ! Il s’agit là d’une des plus grandes mystifications que des musulmans aient jamais produites sur leur propre religion. Car le voile n’est pas une prescription religieuse et encore moins une pratique religieuse ».

Leïla Babès Le voile est avant tout une affaire d’hommes désireux de se protéger de la femme, comme objet de désir permanent. Dans le pays de la liberté, des musulmans s’indignent qu’avec la loi d’interdiction des signes religieux ostensibles à l’école, on touche à l’honneur de leur communauté, à l’emploi, et à la liberté de la femme. Mais on ne les voit pas manifester contre les atteintes aux Droits de l’Homme dans les pays musulmans. En réalité, la vraie discrimination est celle qui touche aux rapports hommes/femmes. Et en matière des droits de l’Homme ce n’est pas la liberté religieuse qui est menacée, mais bien l’égalité des sexes ” http://www.editions-bayard.com/pages/fiche.php?isbn=2227474416

Rappelons que l’imposition du voile aux femmes musulmanes ne date que de la révolution théocratique iranienne ; auparavant, les mêmes femmes musulmanes n’avaient qu’une seule idée : s’en débarrasser et ceci, depuis les indépendances. On ne saurait donc parler “d’entrave à laliberté de culte” mais “d’extension du domaine de la lutte communautaire” dont les femmes et les gays font les frais.
On ne peut même pas parler de “tradition” car dans de nombreux pays du Maghreb,

  • soit il n’était pas porté sans qu’on puisse parler d’influence du colonisateur : des photos anthropologiques d’époque en témoignent
  • *soit il était porté selon un pliage régional qui n’avait rien à voir avec l’uniforme actuel mondialisé, imité soit de la pratique en l’arabie saoudite, soit de la pratique iranienne, soit, depuis peu, de la mode afghane depuis le régime taliban. Il suffit de voir des films afghan sous le règne du dernier roi afghan pour voir combien ledit accessoire de mode était absent du paysage.

Ce voile n’est donc pas une pratique religieuse mais un marqueur d’une volonté théocratico-politique.

Les femmes ne sont pas la propriété de l’une ou l’autre des communautés ; elles sont aussi des citoyennes et c’est cela que l’enquête parlementaire défend. En quelque sorte, la revendication que l’enquête parlementaire s’immiscerait dans la vie des gens contre les droits de l’homme se révèle “pseudo-droit de l’hommiste” en ce sens qu’elle oppose les droits de l’homme à ceux de la femme. Il est donc abusif de parler d’inquisition ou de pseudo-laïcité dans ce cas. Il s’agit bien d’une réplique à l’inquisition (la hisba ou police des moeurs) quand elle veut restreindre les droits de l’homme.

Ensuite l’allégation toute musulmane que tout ce qui entrave le marquage communautaire des femmes atteint les droits de l’homme ou la laïcité provient d’une profonde méconnaissance de ladite laïcité comme de son histoire.

Voici les termes dans lequels s’exprimait son esprit en 1903 dans une proposition de loi sur la police des cultes :

“La liberté de conscience et de croyance et le libre exercice des cultes sont garantis à tous les citoyens français, sous la seule restriction ci-après relatives à la police des cultes.”[3]

et la version consolidée 2009 de la loi de 1905

De même que l’intransigeance de l’église catholique romaine a conduit en 1904 et 1905 à toute une série de mesures à son encontre jusqu’à ce qu’elle rentre dans le rang laïc, il n’est pas impossible d’envisager dans le cadre de la police des cultes, les mesures nécessaires à faire rentrer le fondamentalisme musulman dans le cadre de la laïcité en sorte qu’il devienne conforme non seulement aux droits de l’homme mais aussi de la femme.

notes

  1. ÎBaghgat Elnadi (né en 1936) et Adel Rifaat (né en 1938), 2 politologues égyptiens avaient présenté une synthèse de la Sirâ
  2. Î Al-Sira
  3. Î projet de loi de 1903 sur la spération des églises et de l’état et la police des cultes

En savoir plus

  • ZARKA Yves-Charles (dir.), Faut-il réviser la loi de 1905 ? La séparation entre religions et État en question, Paris, PUF, « Intervention philosophique », 2005,
  • Ce que Leila Babès a dit à la commission.
  • Leila Babès, le voile démystifié
  • Curieusement, Oumma ne retient d’elle que l’article dans lequel elle critique l’attitude des professeurs vis à vis des élèves voilées et affirme que la laïcité s’applique au service public et ne dit pas un mot des autres interventions, par exemple, celles où elle dit que le voile est “l’étoile jaune de la condition féminine“. On avait déjà vu un phénomène de semblable sélection avec Olivier Roy dont on retenait l’article sur la critique de l’islam qui parfois s’apparente à du racisme mais dont le livre “La Sainte ignorance : le temps des religions sans culture” dans lequel il traite largement du néo-salafisme est cérrément ommis.

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