danse et spiritualité

Répression

La répression de la danse religieuse fut organisée par une coalition d’autorités qui vient à bout de la culture paysanne. Les lumières évacuent la magie et en même temps, extirpent les danses folkloriques et les autres, considérées comme un exemple de refoulement social. Nombre de condamnations conciliaires, promulguées entre les 6ème et 12ème siècle, interdisent les danses dans les églises qui réunissaient peuple et bas clergé.

Les labyrinthes de carrelage tracés sur le sol de certaines églises attestent de la difficulté à faire disparaître les liturgies choréographiques qu’on tenta d’abord de canaliser dans des déambulations déterminées ; la figure du labyrinthe fut métaphore de la descente en soi, utilisée comme technique favorisant l’extase mystique puis détournée comme un substitut symbolique au pèlerinage lointain. L’avènement du diable, au 12ème siècle, assimile les danses à la relation au démoniaque car, par la transe, on échappe à la cité, à la raison et à aux organisations religieuses

Pour les communautés d’antan, profondément religieuses, la danse était une expression religieuse. En fonction de l’avancement spirituel du participant, c’est l’expression de la joie de participer au culte et pour l’élite, le tsaddik, le juste, la figure royale de David, la danse prend une dimension métaphysique. Penché sur le calendrier liturgique qui montre un moment exceptionnel et cosmique pour la danse du tsaddik, les fêtes de Tichri et de Simha Torah marquent un équilibre cosmique vu l’équinoxe automnale. Au sein de la synagogue, on se livre à des réjouissances qui font échos aux réjouissances qui avaient lieu au temple à Jérusalem. Le Tsaddik porte un rouleau de la Torah promené au cours de 7 circonlocutions. Il mène la 6ème. Le tsaddik se met à danser et sa danse a un sens spirituel. La chorégraphie est très étudiée. Ses gestes semblent déroutant et ne semblent suivre aucun rythme logique. Sous cette apparence irrégulière, le disciple réalise que le tsaddik dessine de ses pas, les lettres qui montrent le nom de D. Il inscrit le tetragrammme dans le sol.

Phénix

La réapparition d’un certain type de danses en Occident commence avec le jazz. Le concept de “soul” allié à celui de danse coïncide avec la réapparition d’un sacré “même si on ne le sait pas”. Cette musique et cette danse mènent à des états de “sacré” profane comme en un appel de sens. C’est un genre de rituel spontané sans mythe qui donne un sens à ce qu’il recherche. Les “ravers” parlent explicitement de transe et évoquent les pratiques chamaniques des bushmens

Une fusion a lieu dans le groupe en train de se rythmer. Le rassemblement est important. les “ravers” recherchent une vibration collective qu’ils nomment communion. Est-ce de la fusion ? il y a de l’altérité : ce n’est pas une masse non régulée. La fusion est dans l’imaginaire mais il y a de la loi et du symbolique. Tout se passe comme si l’on avait affaire à une pratique religieuse qui ne dit pas son nom.

Le battement techno est plus rapide que celui du cœur ; le coeur se met à l’unisson et introduit une extase au delà du biologique. Si le battement est celui du coeur ému, personne ne peut dire où va le sens de l’accélération, comme un coeur bouleversé qui présiderait à ces rassemblements.

Le Mulot

Recension de l’émission de Michel Cazenave Les Vivants et les Dieux, chaque Samedi à 8:00 AM, heure de Paris (France)[1] sur France-Culture, le 27 novembre 1999, avec France Schott-Billemann,[2] psychanalyste et “danse thérapeute” . et Paul Fenton, professeur d’études juives à Paris IV

  1. ↑1 en 1999 ; de nos jours, le samedi à 23:00 h
  2. ↑2 Par le corps et par le geste et La cure par la danse de possession

s’informer Sur la danse Hassidique :

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