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Le Pharisien Libéré traîne sur le Parvis.
Le parvis n'est pas un territoire sur lequel on pourrait revendiquer un quelconque droit de propriété. C'est un espace ouvert au passant, un lieu de rencontre à l'extérieur des institutions, un espace de liberté sur lequel nul ne peut prétendre régner ni interdire la parole, pas plus que la monopoliser. C'est un lieu de libre parole où chacun peut venir, passer sans s'arrêter, ou rester pour débattre. C'est un espace ouvert à tous les vents. Certains conçoivent en effet la religion comme un territoire, voire comme une chasse gardée. Qui dit territoire dit frontières et toute frontière, par définition, est artificielle.
Les frontières des institutions religieuses sont des inventions humaines. Elles procèdent le plus souvent du désir de sauvegarder un espace de pouvoir ; elles ne rendent guère compte des véritables clivages idéologiques, qui sont trans-frontaliers : qu'est-ce qui distingue un fondamentaliste protestant d'un fondamentaliste catholique, par exemple ? Ou encore, les intégrismes, quelle que soit la religion considérée, ne manifestent-ils pas les mêmes prétentions à régir les consciences, derrière lesquelles pointe, bien souvent, la tentation théocratique ?
Pour moi, la religion n'est pas un territoire. D'ailleurs, je ne sais pas trop, en fait, ce qu'est une religion, au-delà de l'aspect institutionnel que manifestent un ensemble de pratiques et de règles et, d'une manière ou d'une autre, un certain type d'organisation du pouvoir. Un certain nombre de théologiens, notamment protestants, on insisté sur l'importance de redécouvrir la foi chrétienne dégagée de sa gangue religieuse.
Donc, pour moi, la foi n'est pas un territoire, parce qu'elle n'est ni un système, ni une institution, ni unédifice - qu'il soit idéologique ou matériel - mais une attitude intérieure. Cette attitude, je préfère l'exprimer par le mot "confiance" qui me semble mieux parler que celui de foi, même si le sens est le même. Cette confiance - je vais peut-être surprendre certains - est d'une certaine manière une confiance en soi. La confiance en soi restaurée par la découverte que notre personne ne se réduit pas à la somme de nos talents et de nos limites; découverte que notre dignité intrinsèque n'est pas altérée par nos fautes; découverte que, quelles que soient nos limites, nous sommes une personne qui a du prix et qui est objet d'un amour inépuisable, inlassable; découverte que l'accueil de cette dignité retrouvée fait de nous des hommes et des femmes libres et debout; découverte que si nous voulons nommer la source de cet amour, elle peut se nommer "Dieu".
Un homme est venu parler de Dieu à ses semblables. Il n'a pas élevé de murs ni défini de territoire. Les textes qui nous transmettent son message lui font dire "Allez, de tous les peuples faites des disciples..." Certains peuvent voir là une visée expansionniste. Mais réduire cette expansion-là à une visée politique ne coincide guère avec "mon royaume n'est pas de ce monde". Il s'agit plutôt de la communication d'une nouvelle libératrice, d'une parole qui remet debout et qui fait vivre. Que d'autres en aient bâti un système de pouvoir, c'est une autre histoire. Cela ne saurait empêcher les croyants que nous sommes d'accéder au message, de l'accueillir et d'en faire une lecture actuelle dégagée de toute prétention à exercer un pouvoir, dégagée aussi de tout sentiment d'enfermement dans un système idéologique plus ou moins totalitaire.
Sur ce parvis, le pharisien se libère et va à la rencontre des Hommes et des Femmes, appelés par cette Parole ou d'autres Paroles
Hervé Boulic
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Manifeste pour un libéralisme théologique
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Il ne passe pas un jour ou l'on ne nous reprenne, en nous disant que la tradition dit telle chose, que les pères de l'église ont écrit ceci ou cela, et ce que l'on doit comprendre de telle parole, de quelle manière nous devons vivre. On nous rebat sans cesse les oreilles avec les textes des conciles, les bulles pontificales, les soit-disant traditions multi-séculaires de la morale. Et chacun, son texte à la main, de vouer son voisin à la géhenne au nom des us et coutumes, de la liturgie, de la parole de Dieu qui condamne tel mode de pensée, telle façon de vivre. Nombreux sont ceux qui entendent nous dire quelle est la "bonne" manière de croire en Dieu.
Pour nous, protestants, notre tradition, tout autant que notre pratique, nous conduit à retourner à la source de l'information, La Bible, et notamment la parole de Jésus telle qu'elle est relatée dans les Évangiles
Jésus, a répondu très clairement à ce sujet des traditions transmises, et comment le chrétien doit entendre la tradition. Mt 15 1-20 Mc 7 1-23 Lc 11 37-52
Dans ce récit, les pharisiens reprochent à Jésus, le fait que ses disciples, transgressent la tradition des anciens en ne se lavant pas les mains quand ils prennent leur pain. La réponse de Jésus est sans appel : et vous pourquoi transgressez-vous le commandement de Dieu au profit de votre tradition ? Et de poursuivre : Car Dieu a dit  honore ton père et ta mère, et aussi, celui qui maudira son père ou sa mère sera puni de mort. Mais vous, vous dites  celui qui dira à son père ou a sa mère, ce dont j'aurais pu t'assister est une oblation, n'est pas tenu d'honorer son père ou sa mère. Ainsi vous avez annulés la parole de Dieu. " Et il poursuit, rappelant Esaïe : "ce peuple m'honore des lèvres, mais son coeur est très éloigné de moi. C'est en vain qu'ils me rendent culte en enseignant des doctrines qui ne sont que préceptes humains".
Ainsi, Jésus lui-même nous appelle à réfléchir.
Nous sommes tous enfants de nos parents, et nous avons tendance à tenir pour vraies et intangibles les traditions transmises par nos anciens ; traditions, que nous transmettrons à nos enfants, certains que sans ces traditions, telles que nous les avons comprises, notre monde ne serait pas fidèle à la parole de Dieu.
Sans doute, chaque époque comprend-elle la parole de Dieu selon les circonstances, et c'est avec sagesse que chaque époque génère une lecture des principes adaptée à son contexte. Mais le temps passant, il devient impératif de réformer nos modes de pensées, faute de quoi, nos gestes et nos traditions perdent leur sens, et ne sont plus que des baudruches ridicules et aux effets néfastes. Sans doute, dans les temps reculés, a t'il été préférable d'avoir des églises puissantes et riches, avec un magistère de clercs, qui apportaient les lumières de leurs études sur l' écriture. Aujourd'hui, les temps ont changé, la Bible, grâce à l'imprimerie et à l'usage des langues vernaculaires, n'est plus un ouvrage rarissime uniquement à la portée de quelques moines érudits, qui ont sous la main un de ces ouvrages merveilleux. Aujourd'hui, tout un chacun est appelé à écouter, lui-même la parole de Dieu, rapportée dans La Bible, et rendue vivante par l'esprit. Car c'est l'esprit du Seigneur qui rendra vivant ce message, écrit et par conséquent inerte et figé&nbp;; c'est lui qui nous donnera une lecture que nous pourrons mettre en pratique dans notre monde en perpétuelle évolution.
"C'est en vain qu'ils me rendent culte en enseignant des doctrines qui ne sont que préceptes humains." dit Jésus. Il nous appelle ici, à ne pas répéter bêtement ce que nous avons entendu, mais a réfléchir nous même sur le sens de ce qu'il a dit et de ce qui est écrit. Pour lui, il est clair que ce qui est impur, ce n'est pas ce qui rentre en l'homme, la tradition en elle-même n'est pas impure, ce qui l'est, c'est ce qui ressort de l'homme, en clair, ce qu'il fait dans son coeur du message enseigné, et ce que restitue de l'enseignement celui qui l'a reçu. Ainsi, Jésus veut nous appeler à la réflexion sur l'enseignement qu'il nous a donné : "que ceux qui ont des oreilles entendent", rappele-t'il à de nombreuses reprises dans l'Évangile.
Même la Bible, assénée à titre de doctrine intangible me parait visée par la parole du Christ. Car la force de l' Évangile n'est pas dans l' écrit, mais dans la parole et dans l'esprit.
Lorsque nous étudions La Bible, nous pouvons, certes, nous en tenir à la lettre de l' écriture. Le professeur Monod de l'institut de France, nous rappelait, lors du dernier colloque Théolib, que certains exégètes analysaient et cherchaient un sens à chaque lettre utilisée pour écrire La Bible. Sans doute ce travail est-il fort intéressant, comme les mathématiciens qui en mesurant la grande pyramide arrivent à des conclusions fort étonnantes... mais oublient l'essentiel, la pyramide est une tombe, qui était là pour abriter le corps de Khéops, et célébrer sa mémoire. On peut penser que même si elle fut construite sur la base du nombre d'or, sa fonction première n'est pas d'être une somme des mathématiques de l' époque, mais d'être une sépulture et rien d'autre. En effet, on oublie trop souvent que les sépultures pharaoniques, n' étaient à priori faites, ni pour être mesurée, ni pour être analysée et encore moins pour être visitée par les touristes.
Il en est de même de la Bible, que l'on peut analyser dans les détails.
II serait, cependant, sans doute erroné d'en retenir sélectivement les interdits, et même, sans les interpréter restrictivement, et d'en faire des règles de vie sensées être conforme à la loi. "Tu te laveras les mains avant de rompre le pain, car si tu ne le fais pas, tu es impur et pécheur." Bien sur, la loi dit de se laver les mains, mais Jésus nous rappelle que ce qui est important pour lui n'est pas d'avoir les mains propres, mais d'avoir le coeur pur. Il nous dit même carrément, que celui qui s'est lavé les mains, mais a le noir dans le coeur n'est pas de ses disciples. Il nous dit aussi, qu'il est plus important de respecter ses parents, que de faire une offrande à Dieu. Cet exemple est tiré du décalogue, mais quel est le commandement fondamental de Jésus, celui qu'il nous laisse avant tout autre devoir ? "Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aim é !" nous rapporte Jean l' évangéliste.
Dans l'esprit de Jésus, tel qu'il ressort de la lecture des Évangiles, cela est bien plus important que toute autre devoir, tout ce qui peut être dit ou fait au nom de la loi ne doit jamais passer avant l'amour du prochain. Comme la pyramide, ou l'arbre que nous regardons sous toutes ses coutures, nous oublions bien souvent que chaque élément étudié doit être considéré à la lumière de l'ensemble, un arbre cache très facilement la forêt, nous rappelle la sagesse populaire.
Ainsi, la bible nous indique de nombreux principes de vie tout à fait acceptables, mais le plus important, est d'aimer le prochain, et en conséquence, de pardonner, d'accueillir l' étranger car il est aussi chrétien que nous, voir plus, et de nous garder de juger, tous ceci est écrit noir sur blanc dans les Évangiles
On me rétorquera, que les plus grands penseurs, que les plus célèbres théologiens, que les pères de l' église, qui ont étudi é les écritures ont posé telles conclusions, et qu'il n'y a pas à y revenir. Je ne doute pas, de la capacité des pères de l' église à analyser le message de notre Dieu, je n'aurais même pas l'outrecuidance de mesurer mon inculture à leur sagesse, et pour autant je ne saurais accepter des dogmes qui ne sont plus justifiés de nos jours. Ainsi, si Ambroise Paré, n'avait pas commis ce sacrilège de remettre en cause les enseignement de la faculté de médecine de l' époque au grand dam des Diaphoirus, pour étudier le corps humain, lui qui n' était qu'un petit barbier de province, nous en serions encore à la médecine d'Hypocrate, nous cautériserions encore les plaies au fer rouge et la chirurgie n'existerait pas. De tout temps ce sont les briseurs de dogmes qui firent avancer le monde. On trouvera sans doute de nombreuses expériences de remise en cause des dogmes qui furent des erreurs, néanmoins, si ces dogmes ont été remis en cause, c'est qu'ils posaient problème, et s'il a fallu revenir en arrière, ce n'est pas sur la position antérieure. Si un jour, nos ancêtres n'avaient pas remis en cause le rôle divin du Roi, serions-nous aujourd'hui des hommes libres ? Certes, cet épisode de notre histoire fut sanglant, certes il en découla l' Empire et ses millions de morts, puis on revint à la royauté, ce n'est finalement qu'après 1870 que la république s'installa définitivement, il aura donc fallu près de 90 ans pour en arriver la, mais aujourd'hui, l'héritier de la famille royale, lui-même, ne prétend pas qu'il faille revenir en arrière, vers un régime monarchiste absolu. Ce qui n'ôte rien aux avantages spécifiques de ce régime, mais il n'est plus adapté à notre temps.
On voit, aujourd'hui, ici et là, des régimes politiques intégristes, que ce soit en Iran, que ce soit en ex-URSS, et l'on s'aperçoit bien que l' échec est lié à l'intégrisme et au refus d'accepter des points de vue "différents" et l' évolution de la pensée. L'URSS a interdit la religion, pour faire bonne mesure, on élimina toute une génération de mal pensants... rien n'y fit, à peine le mur tombé, les populations clandestines ressortirent au grand jour; l'Iran, intégrisme religieux s'il en est, est bien obligé aujourd'hui d'assouplir son régime. On voit bien que l' étroitesse et le dogmatisme ne mène nulle part. Nombreux sont ceux, qui papes dans leur domaine, pontifie et font la pluie et le beau temps. Mais si on y regarde de plus près, on s'aperçoit que c'est justement leur vision originale du monde qui les entoure qui les a amenés à ces postes de haute responsabilité, et leur déclin commence du jour ou ils sont certains d'avoir "La vérité" puis très vite d'incarner cette vérité.
Alors, oui, il faut des traditions, qui doivent être le fondement sur lequel nous contribuons à l' édification du royaume, mais ces traditions ne sauraient êtres des murs d'enceinte, qui protègent peut-être, mais surtout qui enferment et empêchent de sortir. Et je ne parle même pas de ceux pour qui la tradition ressemble plus à un tombeau, que dis-je un mausolée... que l'on honore, que l'on adore, que l'on encense, mais qui est vide.
La bonne nouvelle est que Christ est vivant, on ne peut l'enfermer dans le tombeau des traditions, si on l'y mettait de force, il ressortirait le troisième jour.
Je crois que l'immobilisme et le désir de rester figé dans des traditions sans en rien changer est une erreur humaine, un péché contre l'esprit et une négation fondamentale de la résurrection du Christ.
Jésus nous demande de réfléchir nous même a ce qui est l'esprit de son message, et à ne pas nous arrêter aux dogmes humains qui ont été édicté par nos prédécesseurs ou nos contemporains.
Jésus nous répond également dans la parabole des talents. Le maître confie à ses serviteurs des talents. L'un prend ces 5 talents, et les fait fructifier, le second, qui n'a reçu que 2 talents, selon ses capacités, les fait également fructifier, enfin le troisième enterre le talent de son maître. Au retour du maître, les deux premiers rendent le bien confié et le fruit, quand au dernier, il rend ce que le maître a confié et qu'il a soigneusement gardé comme une relique. Et le Maître fait jeter à la rue ce mauvais serviteur. Ne doit t'on pas comprendre, dans cette parabole, que nous devons prendre le message de notre Dieu, le cultiver pour lui faire porter fruits, et non pas le garder sous le boisseau de peur de le perdre ?
Jésus lui-même, mit en pièce les traditions brandies comme étant la loi de Dieu par les pharisiens, il fut un novateur, il fut un réformateur, à bas les lois détournées de leur sens réel, fut son message... il le paya de sa vie. Jésus est mort, parce qu'il disait : vous, humains, avez détourné la loi de mon père, vous l'avez déform é pour votre usage personnel selon ce qui vous arrange. Il a payé ce cri de vérité d'une mort infamante.
Alors ? Vraiment, devons nous ânonner des textes bêtement appris par coeur, et juger ceux qui nous semblent s'en écarter ? Ou au contraire, Jésus nous demande t'il d'utiliser les repères qu'il nous a donnés pour notre propre gouverne, et de proclamer une parole vivante, et pleine d'amour de l'autre, de désir de lui faire connaître notre joie et notre propre résurrection en Christ ?
Le Mécréant

 

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