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La précision pédante consiste en ce fait qu'Annick de Souzenelle donne à l'arbre le nom des deux temps de la conjugaison hébraïque :
  • l'accompli qui rend compte de tous les passés ;
  • l'inaccompli qui se projette dans un temps à venir, car on ne peut, en ce cas, parler de futur
D'une façon générale, l'accompli est le temps de D. tandis que l'inaccompli, l'inachevé est le temps de l'homme. Cet inaccompli s'il est incertitude, est aussi devenir. Non, je ne joue pas sur les mots car la grammaire hébraïque témoigne de cette ambiguité au travers d'une flexion de l'innacompli, l'inacompli converti, qui exprime quelque chose qui tient du présent et du futur immédiat. Ainsi, la certitude de l'homme est courte et ses projets ne sont pas grand chose. De même l'accompli peut être converti.
Vous noterez qu'il n'y a pas de présent. D'un certain côté, dans le jardin d'Eden, comme dans la matrice maternelle, il n'y a pas de temps.
J'aimerais rapprocher cette reflexion sur l'absence de présent d'un aphorisme de mon philosophe chinois préféré, Li M'ha Hong, qui dans son Traité des Semences et des Etoiles, écrit :
Qui donne la vie, donne la mort
Au moment où il mange le fruit, l'homme acquiert le temps contre l'éternité suspendue, immobile.
En ce sens que la mort donne une direction à la vie, d'aucun disent qu'elle lui donne un sens, celle du temps. De ce fait, l'homme entre dans un dynamisme, qui lui permet un avenir, c'est à dire des choses à accomplir, par exemple, poursuivre durant le 7ème jour, une Création inachevée.
Pendant que je pense à cet arbre de l'accompli et de l'inaccompli, à ce présent vacant dans la grammaire, comme dans la vie où il n'est que ce que l'homme en fait, je m'interroge sur l'arbre ainsi suspendu entre les deux comme la vertigineuse seconde du présent qui, quand on en parle est déjà passée et, quand on l'espère n'est que du possible.
L'homme fasciné par l'arbre, parfois ne voit que le présent, oublieux du dynamisme du Créateur...
Dans le jardin d'Eden, (Gan-Eden, dit-on), l'homme est en contemplation de la face de D., autant dire en fusion avec lui. Mangeant du fruit, il se sépare, s'individualise, comme on se sépare de la mère à la naissance.
J'ai souvenir de textes d'Exode où l'on explique combien est "dangereuse" la vision de la face de D. au sens où elle aborbe l'homme en la seule fascination qui vaille. La séparation d'avec D. est, outre la manifestation du libre arbitre, l'instant où une tâche est confiée à l'homme avec la responsabilité qui l'accompagne. Une chance, en quelque sorte....
Bon, je sens que mon affaire a l'air décousue. Mais, moi, j'en suis là.
Je regrette de ne pouvoir citer par coeur les passages traduits et étudiés. Possible que je ressorte ma feuille de préparation mais je ne dirais pas que c'est une certitude.
Le Mulot

 

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