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Rouah

Quelle Église ?

L'élection d'un nouveau président de l'Église réformée pourrait, en effet, être l'occasion de débattre entre nous du style d'Église qui nous paraîtrait le mieux adapté à notre nouveau siècle. En cas de campagne électorale "non déplaisante", je verrais bien trois options :

Le Style Traditionnel,

représenté actuellement par nos divers présidents. Notre Église connaît, certes, quelques ministères spécialisés, biblistes, aumôniers militaires, d'hôpitaux et de prisons, mais l'essentiel du budget considérable de notre Église est consacré au traitement des pasteurs de paroisses et à l'entretien des nombreux temples. L'important demeure la structure paroissiale. C'est sur elle que veillent avant tout nos présidents de région. Nos paroisses sont souvent très petites et ne véhiculent plus guère dans notre pays la pensée protestante. S'il leur arrivait de disparaître, dans la plupart des cas peu de gens s'en apercevraient et la vie du quartier n'en serait guère affectée.

Le Style Actif.

Il consisterait à mettre l'accent, non sur le rassemblement dominical, qu'après tout le Christ ne me semble pas avoir jamais mis en exergue, mais plutôt sur la présence fraternelle dans la cité. Dans une collaboration fraternelle avec tous les hommes de bonne volonté, depuis la Mission populaire, le CCFD jusqu'au Secours populaire, développement et décentralisation des services sociaux, entraide, Restaurants du coeur, vestiaires, aide au travail, accueil public, centres Cimade, soutien aux sans-papiers, aux exclus, participation aux grèves de la faim, etc...

Le Style Prophétique,

avec formation systématique des pasteurs, non pas à la desserte des protestants pratiquants, qui sont si peu nombreux comparés à la population globale de la France, mais au dialogue fraternel avec tous nos contemporains. Le ministère normal des pasteurs serait la participation compétente :

  • aux nombreuses radios publiques ou privées, aux émissions publiques et aux divers forums de télévision,
  • à des cafés théologiques dans de véritables cafés et autres lieux publics, salles de mairies ouvertes au grand public et non pas seulement convoqués par les médias internes au protestantisme,
  • au maintien de sites Web stimulants,
  • à la présence sur les marchés et dans les foires ;
  • et que "Réforme" et "Évangile et liberté" soient vendus dans les kiosques malgré la dépense.

Et surtout que la réflexion théologique soit systématiquement développée de façon à permettre de retrouver le contact avec la mentalité contemporaine, évitant désormais la dichotomie entre "croyants" et "incroyants", entre "protestants pratiquants" et "sociologiques".

Bien entendu, un tel débat ne devrait pas être organisé dans le cadre des paroisses où il ne recueillerait l'avis que de ceux du groupe A ; les moyens modernes de communication permettent, si on le veut, une ouverture à l'ensemble de la population protestante, qui se tient dans sa grande majorité à l'écart de la vie des paroisses et qui a, évidemment, son mot à dire sur ces questions si importantes.

Gilles Castelnau

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